Cet article te propose un tour d’horizon complet pour t'aider à y voir plus clair !
Pourquoi le chômage et le statut étudiant sont rarement compatibles
Le système d’assurance chômage français repose sur deux piliers : la recherche active d’emploi et la disponibilité immédiate pour occuper un poste.
Or, un étudiant en formation initiale est, par définition, engagé dans un cursus qui exige assiduité et présence aux cours. Cette contrainte rend difficile de convaincre France Travail (ex-Pôle emploi) que l’on est réellement disponible pour travailler à temps plein, condition pourtant indispensable pour ouvrir des droits à l’ARE.
Le Code du Travail est explicite : un demandeur d’emploi doit rechercher un travail de façon permanente et active. Les étudiants, eux, sont tenus à une présence régulière en cours et à des examens, ce qui limite leur disponibilité immédiate. C’est pourquoi, dans la majorité des cas, la réponse à la question « Peut-on toucher le chômage quand on est étudiant ? » est négative.
Les exceptions : dans quels cas un étudiant peut-il percevoir le chômage ?
Malgré ce principe, la législation prévoit des exceptions pour certains profils d’étudiants. Pour être éligible à l’allocation chômage, il faut remplir plusieurs conditions cumulatives :
- Avoir travaillé suffisamment : L’étudiant doit justifier d’au moins 130 jours ou 910 heures de travail (environ 6 mois), réalisés sur les 24 derniers mois, que ce soit en emploi continu ou en plusieurs contrats saisonniers ou jobs étudiants.
- Avoir perdu son emploi de façon involontaire : Fin de CDD, licenciement, rupture conventionnelle. La démission n’ouvre droit au chômage que dans des cas exceptionnels.
- S’inscrire comme demandeur d’emploi à France Travail dans l’année suivant la fin du contrat de travail, et résider en France.
- Pouvoir justifier d’une réelle disponibilité pour travailler : France Travail examine si l’emploi du temps de l’étudiant permet effectivement de rechercher un emploi. En général, il faut que la formation n’excède pas 40 heures par semaine, que l’étudiant suive des cours du soir ou à distance, ou qu’il ait un emploi du temps allégé.
- Ne pas cumuler ARE et bourse sur critères sociaux : Il est impossible de percevoir à la fois une bourse du CROUS et l’ARE. Le versement de l’allocation chômage entraîne la suspension de la bourse, et le CROUS peut exiger le remboursement des sommes perçues.
Par exemple, un étudiant ayant enchaîné des jobs saisonniers et dont la formation laisse du temps libre (moins de 40h/semaine, cours du soir, etc.) peut, sous réserve d’acceptation de son dossier par France Travail, prétendre à l’ARE.
À l’inverse, un étudiant en formation initiale très prenante (prépa, médecine, etc.) ou en alternance, ne sera généralement pas considéré comme disponible pour le marché du travail et ne pourra donc pas bénéficier du chômage.
Démarches, conseils et alternatives pour les étudiants
Pour solliciter l’ARE, l’étudiant doit s’inscrire à France Travail dans les 12 mois suivant la fin de son contrat de travail. Il devra fournir l’ensemble des justificatifs nécessaires (contrats de travail, attestations employeur, bulletins de salaire, etc.) et passer un entretien avec un conseiller. Ce dernier évaluera la compatibilité entre la poursuite d’études et la recherche d’emploi, et décidera de l’ouverture ou non des droits.
Il est recommandé de bien préparer son dossier et d’expliquer clairement sa démarche, en montrant que l’on reste disponible pour travailler malgré la poursuite de ses études. Attention, il est conseillé de parler de « formation » plutôt que d’« études » lors de l’entretien, certains dispositifs de formation étant compatibles avec le chômage, notamment dans le cadre d’une reconversion ou d’une reprise d’études validée par France Travail (AREF).
Pour les étudiants qui ne remplissent pas les conditions, d’autres aides existent : bourses sur critères sociaux, aides ponctuelles du CROUS, aides au logement, jobs étudiants, etc.
Des sites comme Aide-Sociale.fr, SMENO ou France Travail proposent des simulateurs et des conseils adaptés à chaque situation.
En résumé
Toucher le chômage en tant qu’étudiant reste une exception en France, réservée à ceux qui ont suffisamment travaillé et dont le cursus est compatible avec une recherche active d’emploi. La démarche nécessite un examen approfondi du dossier par France Travail, qui reste seul juge de l’éligibilité.
Avant toute demande, il est vivement conseillé de se renseigner auprès d’un conseiller France Travail ou du service social de son établissement, afin d’éviter toute mauvaise surprise et de bénéficier d’un accompagnement personnalisé.
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