Quand la personnalité dépasse le diplôme


86% de taux de réussite au baccalauréat 2009 selon le Gouvernement. Les résultats ont donc fait beaucoup d’heureux. De plus, si l’on considère les statistiques de l’INSEE sur ce sujet, 63,8% de la génération en âge de passer le diplôme l’a effectivement obtenu, contre 25,9% en 1980.

Plus le temps passe, plus la part de diplômés dans la société augmente, et cela se vérifie également pour les diplômes d’études supérieures. Mais si l’on considère le vieil adage qui veut que ce qui est rare est précieux, on est en droit de se demander quelle valeur peut-on accorder aux diplômes aujourd’hui.

En effet, les chiffres cités en début d’article démontrent que le baccalauréat s’est démocratisé à vitesse grand V ces 20 dernières années, avec pour message associé à ce phénomène : « aujourd’hui t’as rien sans le bac ».

Bien que les chiffres soient légèrement moins importants, le constat est aujourd’hui semblable pour les études supérieures de type BTS, DUT et Licence. Le bac étant devenu « monnaie courante », la plupart des bacheliers choisissent la voie des études supérieures, souvent sans grande volonté, ce qui explique les importants taux d’échec et de réorientation en première année.

L’étudiant commence un peu à se démarquer au-delà du niveau Licence (Bac +3). Mais là encore le diplôme se démocratise sensiblement. On compte en effet de plus en plus de jeunes qui suivent des cursus universitaires ou de grandes écoles les menant au grade de Master (Bac +5). La concurrence entre étudiants devient donc de plus en plus rude, et les entreprises rencontrent certaines difficultés à identifier parmi eux les meilleurs talents.

Ce constat permet légitimement d’affirmer que le recrutement en fonction du diplôme est voué à disparaitre dans les années à venir. Les entreprises devront nécessairement se faire à l’idée que les talents ne s’identifient plus tant aux savoir et savoir-faire (hard skills) qu’aux savoir-être et, concept en plein essor, savoir-évoluer (soft skills).

Tout l’enjeu des ressources humaines réside aujourd’hui dans la détection de ces soft skills chez les candidats. En cela, les réseaux sociaux, forums et autres blogs sont de précieux outils puisque les individus s’y livrent relativement facilement. Ils présentent donc à la fois l’avantage de pouvoir détecter les traits de personnalité du candidat, d’être très accessibles et à moindre coût.

Toutefois, tout bon recruteur doit veiller à ne pas discriminer un postulant sur des facteurs sans rapport avec le poste à pourvoir. Le candidat idéal sur le papier et à l’entretien devrait-il être discriminé parce qu’il a mis la photo de sa petite amie sur Facebook ? Attention donc à ne pas juger sur des critères sans pertinence. Le risque pourrait être celui de laisser filer la perle rare à la concurrence pour des considérations d’ordre personnel.

Ne pas s’immiscer dans la vie privée, ne pas se projeter sur le candidat et ne laisser aucune place aux préjugés. Identifier les talents est à ce prix.

A propos de Guillaume COUDERT

Fondateur d'InfluenceuRH, Guillaume intervient sur les problématiques liées au recrutement et à la marque employeur depuis 2009. Il conjugue activités d'influence RH, de conseil en entreprise et d'enseignement. Directeur Associé d'Agorize, il est également co-auteur d'ouvrages comme "Marque Employeur, mode d'emploi", "Travailler avec les nouvelles générations Y et Z" et "Paroles d'experts RH".

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